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1944: le nazisme règne en Europe. En Suisse, François Korb s'enrichit grâce aux ventes d'armes aux allemands, aux alliés et à l'armée Suisse, mais il ne réussit à inspirer que la peur à son fils Andres. Ne trouvant pas d'affection, même chez sa mère Claire, l'enfant s'attache de plus en plus à son grand-père, le colonel Wettach. La situation change le jour où les Korb décident d'accueillir, par conformisme plus que par esprit humanitaire, une petite fille polonaise, Anna, qui devient la compagne, si désirée depuis longtemps, d'Andres.
Cette dernière connaît dans son nouveau milieu un compatriote, un soldat polonais qui veut fuir du camp d'internement qu'il déteste.
Les deux enfants aident le clandestin à se cacher dans la villa des Korb et puis, grâce à un stratagème du grand-père, il réussit à s'échapper.
Mais au cours de la fuite, le grand-père trouve la mort. A cause du scandale, Anna doit abandonner la villa et Andres se retrouve à nouveau tout seul.
Quarante ans plus tard, Anna revient en Suisse sous son vrai nom, Hanna Drittel, mais cette fois pour son travail. Elle tombe sur ce qu'elle ne s'attendait pas à trouver: les rues et les places sont remplies de militaires et elle reconnaît Andres à une conférence de presse. Cette rencontre éveille leurs souvenirs d'enfance. Toutefois, quelque chose de plus profond sépare depuis longtemps la journaliste Hanna Drittel et l'héritier Andres Korb.
La position particulière de la famille Korb met en évidence les mécanismes de la collaboration économique de la Suisse à l'égard de l'effort de guerre germanique. «Nos livraisons d'armes au Reich signifient la sécurité de l'emploi», explique l'industriel. Qui se justifie encore par le raisonnement suivant: plus les Allemands s'enfonceront dans le conflict, plus dure sera leur chute...
«Coeur de Braises» se déroule sur deux temps simultanés: 1944 (date de naissance du cinéaste) et aujourd'hui. Ce qui permet à Thomas Koerfer de donner au récit sa pleine résonance contemporaine, d'évoquer la question de l'engagement de la Suisse dans la course aux armements et, au-delà, d'interroger, par le truchement d'Anna devenue la journaliste engagée Hanna Drittel (Krystyna Janda), la neutralité helvétique dans ses élasticités présentes et passées. Cette oeuvre riche de facettes multiples exigeait un scénario fermement dominé. Or, même si la narration reste toujours soutenue, le réalisateur, par souci de trop dire, a parfois alourdi son rythme et nui à la netteté du propos, affaibli encore par la partie située au présent, beaucoup moins dense et plus hâtivement traitée que le récit rétrospectif. Même si dans son écriture l'énoncé l'emporte trop souvent sur le montré, ce film, extraordinairement difficile à mettre en scène, servi par une distribution excellente, remarquablement dirigée, et par une équipe technique impeccable, reste fort beau.
L'Hebdo, Lorette Coen (8 septembre 1983)
(Parmi les rares films suisse de production récente que le spectateur romand a eu l'occasion de voir sur nos écrans, «Coeur de Braises» de Thomas Koerfer nous a paru mériter plus qu'un simple compte rendu. L'objet de son propos, ses ambitions formelles, l'ampleur de sa production justifiaient une attention plus large. Les trois études qui forment cette rubrique ne prétendent pas épuiser le film ni les débats qu'il a pu susciter. Elles se veulent complémentaires dans la mesure où elles portent chacune sur un aspect particulier: la représentation de l'histoire, l'organisation du récit et la réception journalistique.)
Repères, Hans-Ulrich Jost (Avril 1984)
«Que le cinéaste le dise, avec insistance, en racontant une histoire, témoigne d'une excellente initiative; en outre, sa mise en scène bénéficie de moyens importants, d'une technique maîtrisée, d'interprêtes sûrs et d'une magnifique partition musicale de Peer Raben, un compositeur fort sollicité maintenant.»
Tribune, Freddy Buache (15.1.1984)
«Révélateur, historique, actuel, ce film au travers d'une fiction apporte également beaucoup d'informations sur une période relativement tabou ou du moins traitée très rarement au cinéma.»
Avant Première, Jean-Pierre Brossard (août 1983)
La Suisse me rappelle un pays, le pays de la BRAISE cachée.
Le magma s'est tant et si bien durci et refroidi que la braise ne peut même plus réchauffer le sol, et encore moins le percer. Si d'autres pays ont des volcans, la Suisse a ses roches escarpées. Et pourtant on doit admettre que sous cette contrée encroûtée, il existe encore de la braise, de la braise aussi à l'intérieur des gens, bien empaquetée et enfermée. Les éruptions de sentiments sont rares et lorsqu'exceptionnellement elles surviennent, elles sont ressenties douloureusement par les individus et rejetées par la société comme inconvenantes. Ainsi les sentiments couvent au plus profond des êtres et l'histoire couve au tréfonds de la société. Les tisons couvant sous la cendre sont étouffés préventivement, ils pourraient sinon déclencher des incendies.
Thomas Koerfer
François Korb / Andres Korb | Armin Mueller-Stahl |
Claire Korb | Katharina Thalbach |
Albert Korb | Matthias Habich |
Colonel Wettach | Sigfrit Steiner |
Andres | Thomas Lücking |
Anna | Agnes Zielinski |
Hanna Drittel | Krystyna Janda |
Antonia | Barbara Freier |
Lina | Gudrun Geier |
Karl | Walter Ruch |
Interné polonais | Jan Groth |
Ambassadeur allemand | Gert Heinz |
Ambassadeur anglais | Michael Rittermann |
Général | Robert Tessen |
et | Norbert Schwientek |
Ernst Stiefel | |
Babett Arens | |
Henning Heers | |
Markus Imhoof | |
Wolfram Berger |
Scénario | Thomas Koerfer, Dieter Feldhausen |
Caméra | Frank Brühne |
Producteur délégué | Edi Hubschmid |
Direction de production | Ruedi Santschi |
Assistante réalisation | Gabi Zerhau |
Scripte | Madeleine Fonjallaz |
Son | Rainer Wiehr |
Décors | Bernhard Sauter |
Costumes | Barbara Baum |
Maquillage | Gerlinde Kunz |
Montage | Georg Janett |
Musique | Peer Raben |
Production | Cactus Film SA, Zürich en coproduction avec: Prokino Filmproduktion GmbH, Thomas Koerfer Film AG, Société suisse de radio-télévision SSR, Zweites Deutsches Fernsehen ZDF |
Mise en Scène | Thomas Koerfer |
Format | 35mm; négative Kodak; 1:1,85 |
Version | Allemand |
Durée | 109 min |
Première | Mostra Internationale del Cinema, Venise 1983 |
Droits mondiaux | Thomas Koerfer Film Ltd. |
Distribution en Suisse | Frenetic Films |
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